lundi 15 avril 2019

Julie Christie

Julie est née en Inde Britannique où papa, propriétaire de plantations de thé, en profitera pour y faire des petits frères avec une travailleuse locale des plantations, séparant du coup, la famille à un très jeune âge.

À 17 ans, elle fait ses premiers rôles pour la télévision. On la trouve belle et le trait fin. Sa beauté est recherchée. Elle sera considérée pour son tout premier rôle pour incarner Honey Ryder dans Dr.No. Mais le producteur Albert R. Broccoli, qui sait vendre de la viande, trouve que ses seins sont beaucoup trop petits. C'est tout de même en 1962 que la gracieuse jeune fille fait ses débuts au cinéma dans des comédies modestes. Un an avant, c'est la télévision qui nous la présentait.

Mais Julie, qui tournera toujours relativement peu, même au sommet de sa carrière, obtient ses premiers regards vraiment intéressés dans le rôle de la copine de Tom Courtenay dans Billy Liar.
Un documentaire, trois ans plus tard, nous la présente comme une jeune sensation Londonienne, sur sa lancée.

Celle qui sera de 6 des 100 meilleurs films britanniques tels que votés par par British Films Institute, en 1999, fera souvent de choix forts intelligents. En voici au moins 10, selon moi.
 
Billy Liar (1963)
C'est Topsy Jane qui est à l'origine choisie pour le rôle, mais celle-ci tombe malade, et c'est Julie qui hérite du rôle. Bien qu'elle n'y soit que 12 minutes (sur 98) ce film fait de Christie une star instantanément. D'ailleurs, quand son personnage est pour la première fois présenté, sur la rue, les réactions des passants sont réelles, se tournant afin de deviner qui est la beauté filmée. Julie, femme avec assez peu d'assurances, était si convaincue qu'elle n'était pas bien choisie pour le rôle, qu'il a fallu la rassurer à quelques reprises et freiner ses crises de panique.

Darling (1965)
Mais les crises de panique de Christie ne ralentissent pas John Schlesinger d'avoir envie de retravailler avec elle. Il la choisit pour incarner le rôle titre de son film de 1965, année que plusieurs appelleront "l'année de Julie Christie". En effet, 1965 lui sera très bonne. Christie gagnera l'oscar de la meilleure actrice pour ce rôle de mannequin amoral, faisant son chemin par la couchette, dans le milieu de la mode Londonienne. Le studio voulait Shirley MacLaine pour le rôle mais Schlesinger a insisté pour Julie.

Doctor Zhivago (1965)
David Lean lui offrira, la même lumineuse année, le rôle de sa vie, celui de la Russe Lara Antipova, l'intérêt amoureux (marié) du Docteur dont la vie sera considérablement altérée par la Révolution Russe et la guerre civile qui suivit entre 1917 et 1922. L'adaptation du roman de Boris Pasternak gagnera aussi 5 Oscars. C'est probablement aussi par rappel de sa présence importante dans ce film que Christie gagne cette année-là, l'Oscar de la meilleure actrice. Bien qu'elle ne soit pas nommée pour ce film, romantico-nostalgique, là où Darling était plus près de la Dramédie.

Farenheit 451 (1966)
Autre adaptation, d'un livre de Ray Bradbury cette fois, c'est François Truffaut qui l'engage pour le troublé tournage du film de science-fiction dystopienne. Elle y jouera même deux rôles. Ce qui effraie tant son partenaire de jeu (et ancien amoureux) Terence Stamp qu'il quitte le tournage et ce sera Oskar Werner qui le remplacera. Stamp étant convaincu que Christie lui volera la vedette dans ses deux rôles. Truffaut voulait à l'origine Tippi Hedren et Jean Seberg pour les deux rôles, mais Hedren était sous le joug d'Alfred Hitchcock, et ne pouvait pas être libre et Seberg fût considérée comme pas assez "vendable" pour les studios Hollywoodiens. La décision de faire jouer Christie dans les deux rôles en fût une de dernière minute. Jane Fonda avait aussi été sollicitée pour jouer un de ses deux rôles.

Far From The Madding Crowd (1967)
Une femme portée sur le flirt (Christie) hérite d'une ferme tout en étant romantiquement pourchassée par trois prétendants. Dernière collaboration entre John Schlesinger et Julie. C'est en revanche le premier des 4 films dans lesquels elle joue en compagnie d'Alan Bates, les autres étant The Go-Between, The Return of the Soldier et  Separate Tables.  En 1967, Christie quitte l'Europe pour la Californie, non seulement pour avoir un pied permanent en Amérique, mais aussi afin de suivre ses amoureux Américains.

The Go-Between (1971)
Fameuse collaboration Joseph Losey/Harold Pinter, critique sociale de la fin de l'époque victorienne, l'histoire nous est présentée au travers des yeux d'un jeune étudiant. Julie y incarne une femme aristocratique accueillant le garçon le temps d'un été, mais accueillant aussi son amant secret, un fermier local.

McCabe & Mrs Miller (1971)
La belle Julie était alors en liaison avec la charmeur de ces dames, et co-vedette de ce film, Warren Beatty. Elle suivra Robert Altman, faisant un cameo comique dans Nashville, 4 ans plus tard. Micheal Murphy, qui joue Sears dans ce film, et dont le personnage interagit avec elle dans le film, demande à Christie (Dans Nashville) "N'avons nous pas déjà travaillé ensemble?". Julie, suivra aussi Warren Beatty dans les deux projets suivants dont je veux vous parler.

Shampoo (1975)
Les tribulations amoureuses d'un coiffeur à l'aube de l'élection de Richard Nixon. Julie y est une des amoureuses/ex-amoureuse de ce coiffeur inspiré des vrais coiffeurs, Jay Sebring (assassiné lâchement par la bande à Charles Manson), Jack Sahakian et le producteur Jon Peters, ancien coiffeur lui-même. Christie, féministe, détestait le côté fort réducteur de son rôle, mais a accepté par amour pour Beatty. Toutefois, le lapin Warren couchait avec Goldie Hawn pendant le tournage, ce que tout le monde savait sauf elle, apparemment. À la fin du tournage, elle est mis au parfum et quitte Warren.

Heaven Can Wait (1978)
Mais Julie reste en bon terme avec son ancien chum. Leslie Caron est considérée pour jouer Betty Logan, puis Diane Keaton qui vient de gagner l'Oscar de la meilleure actrice pour Annie Hall, mais qui, aussi, partage les draps du suave Warren au même moment. Kate Jackson, co-vedette de Charlie's Angels est aussi approchée. Mary Steenburgen est suggérée, mais c'est Julie Christie qui reviendra sous la lunette de Warren qui co-réalise la comédie fantaisiste astrale avec Buck Henry.

Don't Look Now (1979)
Drame d'horreur traitant du deuil à Venise, Julie rencontre son partenaire de jeu, Donald Sutherland, pour la première fois lors du premier jour de tournage. Ce premier jour sera le tournage de la scène de relation sexuelle, où les deux comédiens ont eu le même réflexe de prendre beaucoup d'alcool afin de calmer leurs nervosités respectives. La scène est si bien filmée que l'on croit à une réelle scène de pénétration. Ce qui restera un mythe. Toute la scène à l'église, où Sutherland trouve que l'église fait peur, et qu'il ne l'aime pas, a été improvisée dans le dialogue entre Julie et Don. Julie connaissait Nicholas Roeg qui avait été directeur photo pour David Lean (avec lequel elle avait travaillé) et pour Truffaut sur Farenheit 451.

Elle fût plus rare dans les années 80, plus rare encore dans les années 90-2000-2010 et voici quelques mentions fort honorables qui ont offert sa présence à l'écran:

Power, Hamlet, Afterglow, Harry Potter & The Prisoner of Azkaban, Troy, Finding Neverland, mais surtout, elle fût fameuse dans le film de la canadienne Sarah Pooley,  Away From Her, qui raconte la rencontre entre deux personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.

En couple avec le journaliste Duncan Campbell depuis 1979, elle n'a jamais été mère.

La jolie actrice/activiste a eu hier 79 ans.

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